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Comment les fourmis dorment-elles ? Et comment s'adapter à ces phases de repos en élevage.

  • Photo du rédacteur: GigaFourmis
    GigaFourmis
  • 11 mai
  • 5 min de lecture

Les fourmis, ces créatures infatigables qui semblent toujours en mouvement, dorment-elles vraiment ? Si vous êtes un curieux de la nature ou un éleveur passionné de fourmis, cette question a probablement déjà titillé votre curiosité. Dans cet article, nous allons plonger dans le monde fascinant du "sommeil" des fourmis et faire des parallèles avec l’élevage de fourmis. Préparez-vous à découvrir des faits surprenants qui captiveront autant les néophytes que les myrmécologues aguerris !


Reine fourmi de l'espèce Novomessor cockerelli.
Reine fourmi de l'espèce Novomessor cockerelli.

Les fourmis dorment-elles vraiment ?


Contrairement aux humains, les fourmis ne dorment pas au sens classique du terme. Elles n’ont pas de phase de sommeil profond avec des cycles REM (Rapid Eye Movement), ces cycles chez nous sont une phase du sommeil avec mouvements rapides des yeux, une activité cérébrale intense et des rêves vifs, essentielle pour la mémoire et les émotions.


Cependant, les scientifiques ont observé des comportements qui s’apparentent à du repos chez ces insectes sociaux. Ce phénomène est appelé torpeur ou repos inactif. Les fourmis peuvent entrer dans des périodes d’immobilité temporaire où elles réduisent leur activité pour conserver leur énergie.


Imaginez une fourmi qui "fait une pause" : elle reste immobile, parfois pendant quelques minutes, avant de reprendre ses tâches. Ces moments de repos sont essentiels pour leur survie, car ils permettent de recharger leurs batteries biologiques ; ce comportement peut être accentué dans des environnements exigeants et stressants comme une fourmilière artificielle en élevage.


Pourquoi ce repos est-il important ?


Dans une colonie, chaque fourmi est assignée à une tâche précise : nourrice, défense du nid, exploration, etc. Ces tâches demandent de l’énergie, et les périodes de torpeur permettent aux fourmis de maintenir un rythme soutenu. En élevage, comprendre ce comportement est crucial.


Une colonie qui semble "inactive" n’est pas nécessairement en mauvaise santé, au contraire – elle peut simplement être en phase de repos. Le plus inquiétant en élevage est de voir des fourmis paniquées qui courent partout, autant dans leur nid que dans l'aire de chasse, c'est souvent un signe de stress et un stress prolongé peut tuer les fourmis.


Jeunes colonies immobiles : dorment-elles ou pas ?


Si vous êtes éleveur, vous avez peut-être remarqué que vos jeunes colonies de fourmis passent beaucoup de temps immobiles, surtout dans les premières semaines après leur installation. Est-ce qu’elles dorment ? Pas exactement. Cette immobilité est souvent liée à une phase de conservation d’énergie et de développement de la colonie.


Les jeunes reines, après leur vol nuptial, se concentrent sur la ponte des premiers œufs et la création d’une colonie viable. Pendant cette période, elles limitent leurs mouvements pour préserver leurs réserves énergétiques. Les premières ouvrières, une fois écloses, peuvent aussi sembler "paresseuses", mais elles sont en réalité en phase d’adaptation. Leur métabolisme est ralenti, et elles économisent leurs forces pour des tâches futures, comme l’exploration ou la recherche de nourriture.


De plus une petite colonie composée que de quelques ouvrières n'a pas besoin d'énormément s'alimenter. Après avoir récolté assez de nourriture, souvent discrètement de nuit, elles rentrent dans une sorte de léthargie pour économiser ces précieuses ressources et ne sortiront à nouveau que quand elles épuiseront ces réserves.


En élevage, cette immobilité peut inquiéter les débutants, c’est pourtant un comportement naturel. Sur GIGAFOURMIS.FR je vous ai déjà parlé de ce phénomène en détail dans un article dédié ici. Consultez-le pour découvrir comment accompagner vos fourmis dans cette phase cruciale et éviter des erreurs qui pourraient déranger la colonie.


Jeune colonie de l'espèce Pogonomyrmex barbatus dans leur module fondation de chez FOURMIS SHOP.
Jeune colonie de l'espèce Pogonomyrmex barbatus dans leur module fondation de chez FOURMIS SHOP.

Comment observer le "sommeil" des fourmis en élevage ?


Pour les éleveurs, repérer les moments de torpeur est un excellent moyen de mieux comprendre la santé de votre colonie. Voici quelques astuces :


1. Observez les périodes d’inactivité : Les fourmis se reposent souvent dans des zones calmes du nid, loin des zones de circulation. Dans un nid artificiel, vous les verrez peut-être regroupées dans une chambre spécifique.


2. Respectez leur rythme : Évitez de manipuler ou d'exposer trop souvent le nid à des variations de lumières, car cela peut perturber leurs phases de repos.


3. Adaptez l’environnement : Une température stable (entre 22 et 28 °C selon les espèces) et une humidité adéquate favorisent un bon équilibre entre activité et repos. Lorsqu'il fait trop chaud ou trop frais dans le nid l'activité des fourmis diminue.


Fait surprenant : Les fourmis "rêvent-elles" ?


Bien que les fourmis n’aient pas de cerveau complexe comme le nôtre, certaines études suggèrent que leurs périodes de repos pourraient jouer un rôle dans le "traitement" des informations. Par exemple, les fourmis éclaireuses, qui explorent de nouveaux territoires, pourraient consolider leurs apprentissages pendant ces pauses. Fascinant, non ?


Pourquoi ce sujet est crucial pour les éleveurs ?


En élevage, comprendre le comportement de repos des fourmis peut faire la différence entre une colonie qui prospère et une colonie qui stagne. Voici quelques points clés :


- Éviter le stress : Trop de perturbations (variations brusques de lumière, vibrations, nid trop grand) peuvent empêcher les fourmis de se reposer, ce qui affaiblit la colonie.


- Optimiser l’alimentation : Une colonie en phase de repos consomme moins (par exemple une colonie qui vient de sortir d'hivernage). Surveillez les besoins en nourriture pour éviter le gaspillage ou la moisissure dans le nid. Au contraire une colonie qui a du couvain aura tendance à avoir besoin de plus de nourriture, notamment d'insectes, pour avoir assez de protéines à donner à leurs larves.


- Anticiper les cycles : Les périodes d’inactivité peuvent précéder une phase de forte croissance. Par exemple si vous observez des oeufs, soyez prêt à avoir un nid de côté pour un éventuel agrandissement ou à fournir plus de ressources comme des insectes frais pour le bon développement des futures larves.


Le nid d'une de mes jeunes colonies de Messor barbarus, dont la plupart des ouvrières passent le plus clair de leur temps en phase de repos, la colonie s'active temporairement lorsque je distribue des insectes frais.
Le nid d'une de mes jeunes colonies de Messor barbarus, dont la plupart des ouvrières passent le plus clair de leur temps en phase de repos, la colonie s'active temporairement lorsque je distribue des insectes frais.

Le repos des fourmis : une leçon de la nature


Les fourmis nous enseignent une chose essentielle : même les créatures les plus travailleuses ont besoin de pauses. Leur stratégie de torpeur est une adaptation brillante pour survivre dans des environnements exigeants. En élevage, observer et respecter ces moments de repos vous permettra de mieux accompagner vos colonies, qu’elles soient jeunes ou matures.


Pour en savoir plus sur l’immobilité des jeunes colonies, pensez à lire mon article Pourquoi les jeunes colonies de fourmis ne bougent pas ?. Si vous avez des questions sur l’élevage de fourmis, explorez GIGAFOURMIS.FR pour des conseils pratiques et suivez-moi sur mes réseaux sociaux sous le nom de @GIGAFOURMIS pour soutenir mon travail.



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