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3 ans d’élevage : ma colonie de Pheidole pallidula produit des sexués !

  • Photo du rédacteur: GigaFourmis
    GigaFourmis
  • 23 mai
  • 6 min de lecture

Bonjour à tous, passionnés de fourmis et curieux ! Aujourd’hui, je vous partage une étape incroyable dans mon aventure d’éleveur : ma colonie de Pheidole pallidula est officiellement devenue mature ! Je l’ai fondée à partir d’une reine seule trouvée en juin ou juillet 2022 dans une piscine en train de se noyer (et oui). C’est un moment que tout éleveur attend avec impatience, et je vais vous expliquer pourquoi cette étape est si spéciale, tout en vous racontant un peu l’histoire de cette colonie explosive. Accrochez-vous, car ces petites bêtes sont fascinantes !


Princesses et mâles fourmis de l'espèce Pheidole pallidula.
Princesses et mâles fourmis de l'espèce Pheidole pallidula.

Qu’est-ce qu’une colonie de fourmis mature et pourquoi c’est le Graal ?


Une colonie de fourmis est considérée comme mature lorsqu’elle atteint un stade de développement où elle produit des sexués, c’est-à-dire des mâles et des princesses (futures reines). C’est le signe que la colonie est en pleine santé, stable, et capable de se reproduire pour transmettre ses gènes. Pour un éleveur comme moi, c’est le Graal : des années de soin, d’observation et de patience récompensées par l’apparition de ces individus ailés, prêts à essaimer et à créer de nouvelles colonies.


Atteindre ce stade demande du temps (environ 3 ans pour ma colonie de Pheidole pallidula, ce qui est plutôt rapide par rapport à d’autres espèces), une gestion rigoureuse, et parfois quelques sueurs froides, surtout avec une espèce aussi dynamique que celle-ci. Voir naître des sexués, c’est la preuve que tout fonctionne parfaitement : la reine est en bonne santé, les ouvrières sont nombreuses, et les conditions d’élevage sont optimales.


Deux mâles accompagnés de nombreuses ouvrières sur un énorme tas de nymphes.
Deux mâles accompagnés de nombreuses ouvrières sur un énorme tas de nymphes.
Un autre mâle en train de se nettoyer les pâtes.
Un autre mâle en train de se nettoyer les pâtes.
Encore une photo d'un mâle, j'ai moins de photos des princesses car elles sont moins nombreuses et se cachent plus.
Encore une photo d'un mâle, j'ai moins de photos des princesses car elles sont moins nombreuses et se cachent plus.
Une photo d'une princesse, on peut voir un autre mâle à droite et la différence de taille est flagrante.
Une photo d'une princesse, on peut voir un autre mâle à droite et la différence de taille est flagrante.
Une autre photo de princesse, sur celle-ci on observe aussi des majors et des larves.
Une autre photo de princesse, sur celle-ci on observe aussi des majors et des larves.

L’histoire de ma colonie de Pheidole pallidula


Tout a commencé en juin ou juillet 2022, lorsque j’ai trouvé une reine Pheidole pallidula dans le sud de la France, lors d’un essaimage. Malheureusement, cette reine est bien trop cachée dans son nid pour que je puisse vous la montrer en photo, mais pour illustrer cet article, voici une image d’une autre reine de la même espèce que j’ai trouvé lors des essaimages de 2024, tout aussi mignonne.


On observe ici, au centre de l'image la reine d'une autre jeune colonie de la même espèce.
On observe ici, au centre de l'image la reine d'une autre jeune colonie de la même espèce.

Depuis, cette colonie a grandi à une vitesse folle, et en 2025, à l’approche de ses 3 ans, elle a atteint sa maturité. Cette année, j’ai eu la joie de découvrir des mâles et des princesses dans le nid, un spectacle incroyable que je partage avec vous dans une vidéo sur ma chaîne YouTube à la fin de cet article. Ces sexués sont la preuve que ma colonie est au sommet de sa forme !


Les mâles prennent leur envol dans les cylindres

Les mâles essaient de s’envoler, ils sont très actifs dans les cylindres de nourrissage ! Ils sont nombreux et tentent régulièrement de prendre leur envol, créant des moments assez spectaculaires. Chaque jour, j'en retrouve un ou deux près de la fenêtre dans ma pièce d’élevage, probablement en quête d’une sortie pour leur vol nuptial. C’est une preuve de l’énergie débordante de cette colonie ! Je n’ai pas de photos pour l'illustrer mais je vous insère encore juste en dessous une courte vidéo sur ce phénomène :



Photo du cylindre qui leur sert de dépotoir et dans lequel je vais devoir changer leur anti-évasion.
Photo du cylindre qui leur sert de dépotoir et dans lequel je vais devoir changer leur anti-évasion.

Comment j’élève mes Pheidole pallidula


Pour offrir les meilleures conditions à ma colonie, j’utilise un nid Fourmis Shop, j’ai assemblé plusieurs modules de diverses tailles et profondeurs pour convenir parfaitement à leur population grandissante. Ensuite, elles disposent de deux grands cylindres personnalisés de la même marque, servant d’aires de chasse. J’ai opté pour des cylindres pour une raison bien précise : contrairement aux aires de chasse carrées ou rectangulaires, ils n’ont pas de jointures où les fourmis peuvent facilement grimper pour tenter une évasion. Et croyez-moi, avec des Pheidole pallidula, c’est un détail crucial !


Les ouvrières en pleine récolte de nourriture dans une de leurs aires de chasse.
Les ouvrières en pleine récolte de nourriture dans une de leurs aires de chasse.
Elles adorent les gelées que je donne généralement qu'à mes colonies les plus développées.
Elles adorent les gelées que je donne généralement qu'à mes colonies les plus développées.

Contrairement à la plupart des espèces françaises, Pheidole pallidula n’a pas besoin de diapause (période de repos hivernal). Je les maintiens donc au chaud toute l’année, ce qui stimule leur activité et leur développement. Pour leur alimentation, je ne lésine pas : insectes frais en quantité tous les jours (blattes, grillons, criquets et vers), liquide sucré en abondance dans des abreuvoirs, gelées nutritives, et un abreuvoir d’eau toujours accessible. Ces fourmis sont de vraies goinfres, et si je ne les nourris pas suffisamment, elles deviennent vite agitées et cherchent à s’échapper à tout prix !


Le nid FOURMIS SHOP de ma colonie de Pheidole pallidula quelques temps avant que les naissances explosent et que les sexués ne naissent.
Le nid FOURMIS SHOP de ma colonie de Pheidole pallidula quelques temps avant que les naissances explosent et que les sexués ne naissent.

Une espèce explosive et fascinante


Les Pheidole pallidula sont des fourmis hors du commun. Leur capacité de recrutement est impressionnante : dès qu’une source de nourriture est repérée, des hordes d’ouvrières se mobilisent pour la récupérer. Leur agressivité est tout aussi remarquable, ce qui leur permet de chasser de petites proies avec une efficacité redoutable. Mais cette énergie débordante a un revers : cette espèce est très dure à élever. Leur développement est si explosif qu’il faut constamment adapter leur espace et renforcer les installations pour éviter les évasions.


Et parlons-en, des évasions ! Avec les Pheidole pallidula, la question n’est pas si elles vont s’échapper, mais quand. J’ai eu ma dose d’aventures, dont une évasion massive où des milliers de fourmis se sont retrouvées hors du nid. J’ai immortalisé cet épisode dans une courte vidéo en deux parties que je vous insère juste en dessous :


Évasion massive de mes fourmis (partie 1)
Évasion massive de mes fourmis (partie 2)

Malgré ces défis, cette espèce a des atouts incroyables. Elle est très résistante et se remet rapidement des accidents (comme une évasion ou une vague de mortalité due à une raison quelconque), à condition de lui fournir chaleur et nourriture en quantité. J’ai plusieurs fois perdu une grosse partie de la colonie sans que ça n’impacte son développement à long terme. De plus, si vous vivez dans le sud de la France, vous avez de grandes chances de trouver des reines Pheidole pallidula lors des essaimages estivaux, ce qui en fait une espèce accessible !


Cependant attention, je déconseille fortement l’élevage de Pheidole pallidula aux débutants, car même les éleveurs chevronnés hésitent à s’y frotter ! Cette espèce demande un investissement important en temps et en argent pour une installation adaptée et les évasions sont inévitables, elles se faufilent dans le moindre petit trou, passent facilement la plupart des anti-évasions et creusent une grande variété de matériaux. Vous voilà avertis : si vous vous lancez, c’est à vos risques et périls !


Pourquoi cette colonie est si spéciale pour moi


Cette colonie, en plus d’être l’espèce phare de ma chaîne, est un peu comme mon bébé. Après trois ans de soins intensifs, la voir atteindre sa maturité avec la naissance des sexués est une immense récompense. Chaque jour, j’observe leur comportement, leur organisation, et leur énergie débordante avec admiration. C’est une espèce qui ne laisse aucun répit, mais qui offre des moments de pur émerveillement pour tout passionné de myrmécologie.


Si on me disait, GIGAFOURMIS tu choisis quelle espèce si tu ne dois garder qu’une colonie ? Je répondrais sans hésiter les Pheidole pallidula.


Majors et ouvrières de la colonie en train de fourrager.
Majors et ouvrières de la colonie en train de fourrager.

Qu’est que je vais faire des sexués de ma colonie ?


Concernant les sexués, j’ai décidé de ne pas les relâcher dans la nature. Bien que Pheidole pallidula soit présente dans ma région, par principe, on ne relâche pas d’animaux élevés en captivité pour préserver l’écosystème local. Je vais donc les laisser dans la colonie.


Ce qui va se passer c’est que les mâles mourront assez rapidement après avoir tenté de s’accoupler, comme c’est souvent le cas chez les fourmis où ils ne servent qu’à la reproduction.


En ce qui concerne les princesses, leur avenir est incertain. Dans les forums, certains évoquent une possible reproduction intranidale chez les Pheidole, où les princesses pourraient être fécondées à l’intérieur du nid, si c'est vrai c'est un phénomène très rare. D’autres hypothèses suggèrent qu’elles pourraient mourir ou rester dans la colonie sans être fécondées, jouant un rôle de major. Ce ne sont que des suppositions, et franchement, je n’ai aucune certitude sur ce qui les attend ! Je continuerai d’observer et de partager leur évolution avec vous et j'ai hâte de voir ce qui va advenir.


Photo d'un mâle à côté d'un major.
Photo d'un mâle à côté d'un major.

Rejoignez-moi dans cette aventure !


Si vous êtes fasciné par le monde des fourmis ou si vous voulez en apprendre davantage sur l’élevage des Pheidole pallidula, je vous invite à me suivre sur mes réseaux sociaux au nom de @GIGAFOURMIS (liens en bas de page) où je partage régulièrement des vidéos et des conseils sur mes colonies. Vous pouvez aussi soutenir mon travail en commandant du matériel d’élevage sur ma boutique ACCESS FOURMIS. Chaque achat m’aide à continuer à partager ma passion avec vous !


Pour finir, voici la vidéo où je vous montre les mâles et princesses de ma colonie mature, un moment magique que je suis fier de vous partager.


Ma fourmilière déborde de vie : des fourmis volantes sont nées ! (Pheidole pallidula)

À bientôt pour de nouvelles aventures myrmécologiques !

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