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Petites vs Grandes Fourmis : Quelles espèces sont les meilleures à élever ?

  • Photo du rédacteur: GigaFourmis
    GigaFourmis
  • 15 oct.
  • 9 min de lecture

L’élevage de fourmis, ou myrmécologie, est une passion fascinante qui attire de plus en plus d’amateurs en France et ailleurs, beaucoup d'entre eux me contactent pour avoir des conseils. Parmi leurs questions, revient une que je n'ai jamais traitée : quoi choisir entre des petites ou des grandes fourmis ? Chaque catégorie a ses charmes, ses défis et ses particularités. Dans cet article, je vais essayer de décortiquer les avantages et inconvénients des petites et grandes espèces, vous partager l’avis d’une intelligence artificielle (Grok), et bien sûr, vous donner mon propre ressenti en tant que passionné. Alors, petites ou grandes ? C’est parti !


Petites ouvrières Tetramorium sp en pleine récolte de nourriture.
Petites ouvrières Tetramorium sp en pleine récolte de nourriture.

Qu’est-ce qu’on qualifie de petites et grandes espèces ?


Pour simplifier, on va classer les fourmis en deux grandes catégories selon leur taille :


- Petites fourmis : Ce sont les espèces proches ou plus petites que les Lasius (comme les Lasius noires ou jaunes). En France, on retrouve dans cette catégorie des espèces comme Tetramorium, Crematogaster, Tapinoma, Pheidole, Temnothorax ou encore Solenopsis. Ce sont souvent des fourmis ultra dynamiques.

- Grandes fourmis : On regroupe ici tout ce qui est plus gros que les Lasius. Cela inclut des espèces comme Camponotus, Messor, Formica ou Myrmica. Même si on pourrait créer une catégorie intermédiaire pour des espèces comme Myrmica ou Formica, on les intègre ici pour simplifier la comparaison.


Maintenant que les présentations sont faites, passons aux avantages et inconvénients de chaque catégorie pour vous aider à choisir la taille de fourmis qui correspond le mieux à vos envies et votre niveau d’expérience.


Ouvrières Messor barbarus en train de s'occuper du couvain de la colonie.
Ouvrières Messor barbarus en train de s'occuper du couvain de la colonie.

Les petites fourmis : dynamiques mais exigeantes


Avantages des petites fourmis


1. Capacité à accueillir de grandes colonies : Les petites fourmis, de par leur taille réduite, occupent moins de place. Vous pouvez donc maintenir des colonies plus nombreuses dans des nids compacts, ce qui est idéal pour les éleveurs disposant d’un espace limité. Un module qui peut contenir 100 ouvrières d’une grosse espèce de Camponotus pourra contenir 500-1000 d’une espèce beaucoup plus petite.


2. Développement rapide : En général, les petites espèces françaises (comme Lasius, Crematogaster ou Pheidole) se développent plus vite que leurs cousines plus grandes comme les Formica. Une jeune colonie de petites fourmis peut rapidement atteindre des dizaines, voire des centaines d’ouvrières.


3. Comportement moins timide : Les jeunes colonies de petites fourmis sont souvent moins farouches que les grandes dans les débuts. Elles se montrent plus facilement dans l’aire de chasse pour récolter de la nourriture, ce qui est un régal pour les observer en action. Bien sûr on parle en généralité, il y a des exceptions, cela dépend de la timidité de l’espèce et de la colonie en soi, car chacune à son propre caractère, par exemple les Themnothorax sont petites et très timides.


4. Recrutement impressionnant : Les petites fourmis sont souvent très curieuses et exploratrices. Leur comportement de recrutement massif est fascinant à observer, même si cela augmente la difficulté pour les contenir dans la fourmilière.


5. Essaimages fréquents et accessibles : Les petites espèces, comme les Lasius ou les Pheidole, réalisent des essaimages massifs en été, rendant les reines plus faciles à trouver, surtout dans le sud de la France pour les Pheidole. Les reines sont petites mais tellement nombreuses qu’elles sont faciles à trouver.


6. Tolérance aux erreurs : D’après mon expérience (et c’est un avis partagé par beaucoup), les petites fourmis les plus communes pardonnent plus facilement les erreurs des débutants. Elles supportent mieux le stress lié à des manipulations maladroites ou des conditions d’élevage imparfaites.


Des dizaines d'ouvrières Pheidole pallidula sur un Megabreuvoir (version petites espèces) de ma marque Access Fourmis.
Des dizaines d'ouvrières Pheidole pallidula sur un Megabreuvoir (version petites espèces) de ma marque Access Fourmis.

Inconvénients des petites fourmis


1. Évasions fréquentes : Leur petite taille et leur agilité rendent les évasions plus courantes. Les petites fourmis exploitent la moindre faille dans les nids ou les systèmes anti-évasion, ce qui peut devenir un vrai casse-tête. En espèces françaises, les Pheidole pallidula et Crematogaster scutellaris sont les pires, on les surnomme « les reines de l’évasion », elles cherchent constamment à s’évader, même quand tous leurs besoins sont comblés. En termes d’évasion les Tetramorium sont aussi très doués.


2. Risque de noyade : Les petites fourmis sont plus susceptibles de se noyer dans les liquides sucrés ou les abreuvoirs, surtout si ceux-ci ne sont pas adaptés. Quand les colonies commencent à être bien développée et qu’on les nourrit, elles recouvrent les abreuvoirs/mangeoires en entier, ce qui provoque des noyades.


3. Difficulté d’observation : Sur mes vidéos, les petites fourmis comme Lasius, Pheidole ou Crematogaster paraissent grandes grâce au zoom, mais en réalité, leur petite taille peut frustrer certains éleveurs.


4. Entretien des aires de chasse complexe : Nettoyer les zones d’exploration des grandes colonies de petites fourmis est un défi. Les ouvrières sont partout, et il est facile de les blesser ou de les aspirer par mégarde lors du nettoyage.


Ouvrières d'une espèce de Crematogaster venant de Thaïlande en train de boire du liquide sucré. Abreuvoir simple beige Access Fourmis.
Ouvrières d'une espèce de Crematogaster venant de Thaïlande en train de boire du liquide sucré. Abreuvoir simple beige Access Fourmis.

Les grandes fourmis : majestueuses mais exigeantes


Reine Messor barbarus a la tête bien rouge accompagnée d'un joli paquet d'ouvrières.
Reine Messor barbarus a la tête bien rouge accompagnée d'un joli paquet d'ouvrières.

Avantages des grandes fourmis


1. Facilité d’observation : Les grandes fourmis, comme Camponotus ou Messor, sont un régal pour les yeux. Leur taille permet de mieux voir leurs comportements, ce qui est parfait pour les élevages en famille ou pour captiver les enfants.


2. Présence de castes variées : Chez les grandes espèces on retrouve parfois des castes (minor, media et major), ce qui ajoute une dimension fascinante à l’observation. Au début de la colonie on n'a que des minors, plus tard les premiers gros médias apparaissent et une fois que la colonie est bien lancée, les majors. Bien que les Pheidole aient aussi des majors, les castes sont plus courantes chez les grandes espèces.


3. Rythme plus posé : Les grandes fourmis ont un développement plus lent au départ, ce qui peut être un avantage pour les éleveurs qui veulent prendre leur temps et soigner chaque étape de la fondation.


4. Entretien plus simple : Les ouvrières plus grandes sont plus faciles à manipuler lors du nettoyage des aires de chasse, avec moins de risques de les blesser, même lorsque les colonies commencent à être populeuses. Avec un peu de pratique on peut facilement attraper avec ses doigts une ouvrière Camponotus sans la blesser, alors que si vous essayez ça avec une Lasius ou une Tetramorium… Bonne chance !


5. Moins de noyades : Leur taille et leur comportement plus prudent réduisent les risques de noyade dans les liquides.


6. Moins d’évasions : Les grandes fourmis sont généralement plus faciles à contenir, car elles exploitent moins les failles des nids et sont moins agiles pour passer les barrières anti-évasion.


Reine fourmi Camponotus chilensis peu farouche.
Reine Camponotus chilensis peu farouche, espèce provenant du Chili. Fourmis de chez mon partenaire Ant&Co.

Inconvénients des grandes fourmis


1. Essaimages plus discrets : Les grandes espèces ont des essaimages moins massifs, ce qui peut rendre les reines plus difficiles à trouver, même si leur taille les rend plus visibles au sol.


2. Sensibilité au stress : Les grandes fourmis sont souvent plus sensibles aux dérangements. Des manipulations fréquentes ou des conditions inadaptées peuvent bloquer leur développement, parfois durablement, elles sont très délicates, même si on ne les voit pas courir partout comme les petites fourmis a la moindre vibration.


3. Développement plus lent : Leur croissance plus lente peut frustrer les éleveurs habitués à l’énergie débordante des petites fourmis. Les colonies de grandes espèces sont pendant la phase de fondation très calmes et discrètes, souvent actives la nuit. Elles deviendront plus actives dès que la population commencera a bien se développer, et bien sûr, comme d’habitude je parle en généralité, on peut très bien tomber sur des jeunes colonies pas farouches !


Ouvrières Camponotus maculatus, grande espèce africaine.
Ouvrières Camponotus maculatus, grande espèce africaine.

L’avis de l’IA : Petites ou grandes, que choisir ?


Grok, l’IA de xAI : Les petites fourmis sont idéales pour les débutants en phase de fondation. Elles tolèrent mieux vos erreurs de novice, se développent vite au départ et sont faciles à dénicher pendant les essaimages. Leur énergie débordante et leurs recrutements massifs sont un régal à observer, mais ne vous y trompez pas : leur élevage est un défi ! Leurs évasions ninja et leur entretien exigeant peuvent vite devenir un casse-tête.


Les grandes fourmis s’adressent aux éleveurs patients qui veulent un spectacle visuel. Leur croissance lente et leur sensibilité au stress demandent de la précision, mais leurs ouvrières imposantes et leur entretien plus simple récompensent les efforts à long terme.


Tout dépend de votre style. Débutant et prêt à relever le défi des petites fourmis ? Les Lasius sont un bon départ. Envie d’un show majestueux avec du temps à y consacrer ? Optez pour une grande Camponotus, des Messor ou des Formica. Ou combinez les deux pour devenir un maître de la myrmécologie ! Grok, fin de transmission.


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Mon avis personnel : Le meilleur des deux mondes ?


Fondation de Lasius niger, l'espèce idéale selon-moi pour débuter l'élevage.
Fondation de Lasius niger, l'espèce idéale selon-moi pour débuter l'élevage.

Mon avis est plutôt nuancé, en tant que créateur de contenu a plein temps sur l’élevage de fourmis, j’ai eu la chance d’élever aussi bien des petites que des grandes espèces.


En phase de fondation, je recommande vivement les petites fourmis, de ce que j’ai vu elles sont en général plus tolérantes aux erreurs de débutant, moins farouches et se développent rapidement (sauf espèce délicates comme Themnothorax ou Solenopsis), ce qui est motivant pour un novice. D’expérience je sais que ce qui vous frustre, c’est d’attendre et d’attendre encore, sans voir les fourmis bouger, aller manger ou sans avoir régulièrement des nouvelles naissances. Avec des petites fourmis (comme Lasius ou Crematogaster), tu as très vite un bon petit paquet d’ouvrières qui n’attendent pas la nuit pour aller manger, ce qui te donne pas mal d’opportunités d’observer des comportements sympa. Cependant, une fois que la colonie grandit, les petites fourmis peuvent devenir un vrai défi à gérer. Leur agilité et leur tendance à s’évader demandent une attention constante, surtout pour les grandes colonies.


À long terme, je trouve les grandes fourmis, sont bien plus agréables à élever. Leur entretien est plus simple (c’est très rare que j’ai des évasions de grandes fourmis), elles sont plus faciles à observer, et leur présence imposante est tout simplement captivante. Voir une grosse ouvrière Camponotus badigeonner un cocon ou une Messor transporter des graines et constituer un grenier dans le nid, c’est un spectacle qui ne lasse jamais ! Cela dit, il faut de la patience, car ces colonies sont lentes à démarrer et souvent timides au début, se nourrissant discrètement la nuit.


Ouvrière Formica sanguinea, une espèce française esclavagiste plutôt difficile à élever.
Ouvrière Formica sanguinea, une espèce française esclavagiste plutôt difficile à élever.

Mais attention, les petites fourmis ont aussi leur charme unique ! Même si je trouve l’élevage de grandes espèces plus cool, j’ai pris un immense plaisir à relever le défi de maintenir de grandes colonies de petites espèces sur le long terme. Par exemple, mes Pheidole m’ont fait galérer ! J’ai eu droit à des évasions massives, avec des milliers d’ouvrières qui se baladaient chez moi, transformant mon appart en véritable fourmilière sauvage. Mais après avoir surmonté ces défis, je me retrouve avec une colonie mature, qui produit des sexués et qui se donne en spectacle à chaque nourrissage. Il faut les observer de près et avoir un œil attentif, mais quelle récompense ! Voir cette colonie dynamique et pleine de vie, avec son recrutement massif, c’est une satisfaction énorme qui vaut tout l’effort.


Ce que je remarque aussi, c’est que les gens à qui je montre mes élevages en vrai (hors vidéos) sont souvent fascinés par mes grandes espèces. Les Pheidole pallidula, avec leur recrutement massif, font exception et impressionnent toujours lors des nourrissages, mais globalement, les grandes fourmis ont un côté plus « sexy » et majestueux, elles prennent toute l’attention de mes invités qui ne regardent même pas les petites fourmis. Cela dit, chaque espèce a son charme, et le choix dépend vraiment de ce que vous recherchez : dynamisme ou élégance ? Pour moi, c’est la combinaison des deux qui fait la beauté de la myrmécologie !


Conclusion : Petites ou grandes, à vous de jouer !


Pour débuter, je recommande en général des Lasius sp noire ou emarginatus, mais au final, il n’y a pas de « meilleure » option universelle, tout dépend du profil de l’éleveur. Les petites fourmis séduisent par leur énergie, leur accessibilité et leur dynamisme, surtout si vous relevez le défi de les maintenir sur le long terme. Les grandes fourmis, quant à elles, captivent par leur prestance et leur facilité d’entretien une fois la colonie établie. Mon conseil ? Si vous débutez, commencez avec des Lasius pour vous faire la main. Une fois que vous aurez pris confiance, vous pouvez si vous le souhaitez vous lancer dans l’aventure d’une espèce plus exigeante comme des Formica.


Et vous, quelles sont vos espèces préférées ? Partagez vos expériences en commentaire sur mes réseaux sociaux (@gigafourmis) ! Si vous avez besoin de conseils pour démarrer ou choisir votre première colonie, allez consulter mes vidéos sur YouTube ou les guides sur gigafourmis.fr, et si vous souhaitez soutenir mon travail, passez commande chez mes partenaires ou sur ma boutique accessfourmis.com ! Merci a tous !


La fourmi parfait pour débuter l'élevage (Lasius niger).

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